Marcelline Brunello est née à Grigny le 3 juillet 1913.
Cette femme d’origine italienne a soufflé ses cent bougies bien entourée de ses amis, du personnel de la maison de retraite du Bois Joli, des agents du service municipal des retraités, du Maire, Philippe Rio, d’Elisabeth Eté et Claude Vazquez, maires adjoints.
Marcelline appartient à une ancienne famille de Grignards* italiens. Son père était originaire de la ville de Schio – ville avec laquelle Grigny entretient des liens d’amitié. Comme beaucoup de ses compatriotes à l’époque, il était venu à Grigny en 1896 pour extraire la pierre meulière, « taper la butte » comme on disait à l’époque, chez Piketty. Ils étaient huit enfants dans la famille et ont vécu dans la cité Piketty, route de Corbeil. Marcelline a perdu ses parents alors qu’elle n’était encore qu’une enfant.
Elle a travaillé très dur toute sa vie; d’abord dans les champs puis chez Saunier à la ferme et ensuite dans les différentes industries des environs comme ouvrière. C’est ainsi que durant la 2e guerre mondiale, elle se retrouve dans les usines de gazogènes à Ris-Orangis. Elle fabriquera des casseroles, des clignotants pour l’industrie automobile et terminera sa carrière professionnelle en confectionnant des bijoux.
Marcelline, comme beaucoup de femmes à cette époque, s’est mariée très tôt, à 17 ans, avec un italien, Brunello Emilio que les cadres de la société Piketty étaient allés chercher pour travailler la « belle meulière ». Ils habiteront tous les deux dans la maison sur la route de Corbeil et ils auront un fils (aujourd’hui décédé). A cette époque, les femmes de condition ouvrière n’avaient pas beaucoup de temps pour se divertir. Marcelline, entre les corvées ménagères et son travail se faisait une joie d’aller danser le samedi soir avec son mari chez « Cervo » (aujourd’hui le Café de la mairie) et d’aller au cinéma à Juvisy le dimanche après-midi pour voir les films de Tarzan.
Marcelline Brunello a vécu les transformations de Grigny. Elle a assisté à la grande mutation urbaine de la commune qui n’était alors qu’un village et qui peu à peu a vu s’élever les immeubles de Grigny 2 et se construire la Grande Borne.
Marcelline est très peu retournée en Italie, elle est Grignarde avant tout!
* Grignards : c’est ainsi que l’on désigne les anciens habitants de Grigny alors village de 3500 habitants.